APIA Swiss, 30 janvier 2023

Nous sommes allés à la rencontre de Stéphan Grouitch, CEO d’Itecor, pour lui demander comment a-t-il mis en place son conseil d’administration. Et pourquoi fait-il appel à un administrateur indépendant.

Un peu de contexte.

Stéphan Grouitch est le CEO d’Itecor. Cette société propose des prestations de conseils et de services pour la transformation digitale des grandes entreprises. Le siège est à Vevey et 7 autres bureaux entre la Suisse et différents pays. L’entreprise représente 200 collaborateurs et a été fondée il y a exactement 30 ans.

Comment Stéphan Grouitch est arrivé chez Itecor ?   

En 1995, Stéphan Grouitch termine ses études d’ingénieur et rejoint comme intervenant, ce qui était initialement Itecor en France. 4 ans plus tard, il crée une filiale en Suisse. Pour différentes raisons et problèmes de gestion, la maison-mère devra déposer le bilan. Stéphan est présent dans les discussions et pour prendre les décisions qui en suivent. De cette expérience, il apprend et surtout cherche à éviter la même finalité pour sa structure en Suisse.

Comment faire différemment ?  

Dans cette optique, il va à la rencontre d’autres dirigeants et rejoint la communauté du YPO. dont il est toujours membre.

Le but : échanger sur des problématiques communes entre dirigeants.

Mais quelque chose lui manque encore. Il a besoin de s’assurer de la pérennité de son entreprise et de répondre à toutes les questions spécifiques liées à la gouvernance. Que mettre en place ? Comment atteindre ses objectifs sur le long terme ? Quels sont ses risques et comment y faire face ?

Il décide alors de faire appel à un administrateur indépendant pour le rejoindre dans son conseil d’administration, représenté par un secrétaire, le CFO d’Itecor et lui-même.

C’est alors qu’Olivier Bédat, aujourd’hui président d’APIA Swiss, entre en jeu. Le but pour Stéphan, être accompagné et challengé sur certaines problématiques particulières.

Comment ?

  1. Il est accompagné dans la réflexion, le développement d’entreprise, son organisation et les problématiques de croissance
  2. Il est challengé sur les aspects plus spécifiquement financiers et un regard méticuleux dans l’établissement des budgets lui est apporté
  3. Une gouvernance plus formelle est alors mise en place

Stéphan Grouitch est l’actionnaire majoritaire d’Itecor. Par conséquent, ses choix sont parfois influencés par cette position. La mission de son administrateur indépendant, est également de lui permettre de bien dissocier ses différents rôles : CEO, Actionnaire et Président du CA.

Pourquoi faire appel à quelqu’un qui fait le même travail que vous ?

Stéphan est, à côté d’Itecor, mentor en transformation chez Generative Humanae et également administrateur indépendant chez APIA.

C’est comme pour un psychologue, s’il souhaite exercer, son propre suivi est indispensable. Même si je sais le faire pour les autres, ici, je reste impliqué émotionnellement ce qui peut fausser mon jugement et m’amener à prendre de mauvaises décisions. J’ai donc besoin d’être confronté et qu’on me dise : « Attention ! Là tu es dans l’émotionnel »

Chacun ses forces !

Pour Stéphan, l’un des atouts majeurs d’avoir un administrateur indépendant, est qu’il complète ses propres compétences. Par exemple, lors de l’établissement des budgets, la rigueur d’Olivier et son esprit critique, lui assurent une réalisation plus complète et aboutie.

Stéphan a également délégué la gestion des bonus, y compris le sien, à son CA. D’où l’importance d’avoir des personnes externes à l’entreprise.

C’est également de la formalisation que l’administrateur indépendant apporte à Itecor.

Et pour la suite ?

Stéphan est conscient que l’une des missions de son CA est d’assurer la pérennité de son entreprise.

Aujourd’hui, il est là où il souhaite être et n’envisage pas que les choses changent. Pourtant, il est conscient qu’un jour, la question de la transmission se posera. Il sait également qu’une transmission se prépare au quotidien. Grâce à une bonne gestion, toutes les futures options seront envisageables. Vendre, fusionner, acheter. La question d’une bonne gouvernance prend alors tout son sens.

Le plus important pour décider de la suite d’une entreprise est de savoir où nous en sommes au jour le jour. Si je souhaite être bien structuré, c’est pour pouvoir décider dans 10 ans dans quelle position je me placerais. Être acquis ou acquérir ? Aujourd’hui on ne se projette pas dans une logique de vente mais nous voulons se laisser le choix.

Comment assurer une bonne gouvernance ?  

A travers un conseil d’administration efficace et bien représenté.

Stéphan Grouitch a le désir de faire grandir son conseil d’administration. L’approche qu’il imagine est d’intégrer des personnes internes et externes à l’entreprise et de constituer des commissions spécifiques. Par exemple : commission rémunération, stratégie développement etc..

Il imagine que certains membres de la direction restreinte laissent leur place dans l’opérationnel à des plus jeunes pour se consacrer aux aspects purement stratégiques et le rejoignent au CA.

De plus, pour Stéphan, les membres de son conseil d’administration ne sont pas là pour l’aider à s’implanter davantage dans le tissu local mais pour le challenger ou lui apporter des idées sur la stratégie de l’entreprise. C’est pourquoi il favorisera le recrutement d’autres administrateurs indépendants qui sont formés pour répondre à ses besoins.

L’objectif est de créer un CA qui profitera de la force du regard extérieur ainsi que des connaissances des dynamismes internes. Mon but, en faisant grandir mon CA n’est pas de passer mon temps à le gérer mais au contraire de pouvoir m’en dégager pour d’autres choses.

Qu’en est-il du coût ?

Effectivement, le fait de professionnaliser, à travers un conseil d’administration plus étoffé, va induire une augmentation des coûts. Cependant, c’est un bon investissement pour assurer notre pérennité. C’est également le moyen de garder une forme de liberté au détriment d’une certaine profitabilité. Parce que pour moi, l’objectif n’est pas de faire du cash.

Alors quel est l’objectif, si ce n’est le cash ?

Créer une belle boite !  Une entreprise que l’on a envie de rejoindre et surtout où l’on souhaite rester. Une entreprise qui n’est pas obsédée par l’argent et qui garde sa liberté.  

Pour maintenir cette liberté et continuer notre croissance organique, j’ai toujours refusé des financements externes qui auraient mis en péril cette indépendance et autonomie. Ma vision et la place de mon entreprise dans la société est de jouer un réel rôle économique et social et non pas de créer une machine à fric.

De plus, grâce à ma position chez Itecor, j’ai un vrai cas d’école pour pouvoir exercer mes autres activités de mentor et d’administrateur indépendant. Je sais de quoi on parle, parce que les choix j’ai également dû les faire.

Comment choisir les membres de son conseil d’administration ?

Il faut savoir quelles sont les forces que l’on souhaite trouver en fonction des faiblesses qui nous faut combler. Définir clairement le profil, les missions qu’on attend et ensuite savoir où trouver des administrateurs adéquats.  

Pourquoi APIA ?

Ce sont des administrateurs par volonté et non par opportunisme. Les membres d’APIA sont confrontés à des problématiques similaires. Ils s’intéressent à l’évolution des bonnes pratiques de la gouvernance à travers des échanges réguliers. C’est un réel vivier de compétences maintenues, entretenues et partagées.

Pour moi, il est évident que c’est la première place où j’irais chercher des membres pour compléter mon CA en dehors d’Itecor.

A votre tour !

Si vous aussi, vous souhaitez bénéficier de l’expérience d’un administrateur indépendant pour compléter votre Conseil d’administration ou pour le créer, l’équipe d’APIA est là pour vous accompagner. Prenons le temps d’en discuter.

Les nouveaux défis du dirigeant de PME/ETI pour une performance durable

Introduction du 21e Rendez-Vous APIA – Philippe THOMAS

Introduction des tables rondes – Arnaud NAUDAN

Table ronde 1 – Comment répondre aux défis du client « citoyen » et des collaborateurs en quête de sens ?

Table ronde 2 – Comment construire des relations de co-responsabilité dans la chaine de valeur ?

Conclusion du 21e Rendez-Vous APIA – Isabelle DELARBRE

Promoteur d’une gouvernance ouverte, le nouveau président compte plus que doubler le nombre d’administrateurs indépendants actifs dans les Hauts-de-France d’ici 2025.

La Gazette – 6 janvier 2023

Confluences - 3 janvier 2023

Entretien avec Philippe Thomas, Président de l’association Administrateurs Professionnels Indépendants et Associés (APIA)

Comment faire émerger des ETI internationales, à partir du tissu des PME françaises ?

Lire l’article

Par Stéphanie Le Beuze dirigeante d’entreprise et membre APIA (Administrateurs Professionnels Indépendants Associés)

Nous parlons souvent de la mixité hommes-femmes, de la diversité des profils présents au sein d’un board, mais trop peu de la représentativité des générations.

Notre monde change trop rapidement pour que nous fassions l’impasse des nouvelles générations. La collégialité suppose la mixité !

Ladministrateur en moyenne en France a plus de 60 ans 

D’après l’IFA*, seulement 4% des administrateurs ont moins de 40 ans avec un âge moyen plus élevé chez les hommes. En effet, 70% des hommes administrateurs ont entre 50 et 70 ans, alors que 75% des femmes ont entre 40 et 60 ans.

Quel décalage avec les magnats de la tech, qui ont créé leur entreprise à 31 ans, et ont prouvé leur capacité à gérer une entreprise d’hyper croissance.

Pourquoi rajeunir les conseils ?

Il existe de nombreuses raisons pour lesquelles les jeunes dirigeants devraient rejoindre un board. Les conseils peuvent bénéficier de la perspective nouvelle et de l’énergie qu’offrent les plus jeunes. Les jeunes administrateurs appartiennent au nouveau monde et peuvent contribuer à combler le fossé entre les générations. Ils offrent un nouveau point de vue, qui peut être utile aux entreprises qui se demandent comment s’adapter à l’évolution rapide : marque employeur, RSE, nouvelles technologies (metaverse, IA, blockchain…).

Mais allons plus loin encore: Ces jeunes à intégrer aux conseils sont ceux que les organisations doivent désormais attirer, fidéliser et intégrer dans leurs organisations.

Ces jeunes sont aussi les nouveaux clients des entreprises, qui ont des attentes, des codes différents des générations précédentes.

Ils sont également plus à l’aise avec la technologie et peuvent offrir des idées sur l’utilisation des canaux numériques pour atteindre les jeunes consommateurs.

Si un board est constitué de plusieurs parties prenantes, c’est justement pour pouvoir se challenger, s’enrichir des idées des autres, voire même se contredire. L’écueil principal du vieillissement des administrateurs est de voir émerger une uniformité des idées et des points de vue, inhérents au recrutement intragénérationnel, et qui plus est, souvent opéré dans une même « caste » sociale, un même moule éducationnel.

Cet entre-soi risque de créer un ronronnement des idées et une adaptation trop lente au monde et à l’économie.  Le fait de ne compter que sur des administrateurs étrangers au nouveau monde, celui qui émerge pourtant, sous nos yeux et dans nos foyers, depuis 30 ans, ne peut qu’être source d’incompréhensions stratégiques et de décisions inadaptées. De la grande distribution à l’automobile, trop nombreux sont les exemples de géants mondiaux aux pieds devenus d’argile, non pas du fait d’une mauvaise gestion de l’existant, mais du fait d’une frilosité décisionnelle et d’un train raté vers les nouveaux usages. Et dans la vie comme dans l’économie, le temps perdu ne se rattrape plus…

Des jeunes, à tout prix ?

On leur reproche souvent immaturité ou impétuosité. Mais leur impertinence permet de pointer du doigt ce qui ne fonctionne pas dans l’organisation, sans filtre.

Mixité ne veut pas dire non sélection. Il est évident que choisir un administrateur plus jeune, donc moins expérimenté peut être risqué, car son CV ne parle pas de lui-même. Il est plus difficile de jauger de sa pertinence, de son apport potentiel. D’où une recherche du bon candidat certainement moins aisée que pour les générations précédentes. Mais ce même écueil avait déjà été rencontré lorsque la parité hommes – femmes avait été instauré.

Au risque d’immaturité, le risque d’obsolescence. L’idée n’est pas de remplacer les seniors, mais de compléter leurs points de vue de la nouvelle génération pour créer des conseils représentatifs des générations de notre monde.

 Qui mieux qu’APIA pour accueillir de jeunes dirigeants souhaitant exercer une fonction d’administrateur indépendant en PME /ETI?

*IFA –

http://archives-administrateurs.centraliens.net/documents/150413_Rapport_IFA_statut_et_remunerartion.pdf

La Gazette - 20 décembre 2022

Xavier Vankeerberghen a été nommé président d’APIA Hauts-de-France en novembre dernier. Il succède à François Almaleh.

Article Les Echos du 14 décembre 2022

Les participants à la matinée de table ronde organisée sur le sujet par APIA vendredi 8 décembre 2022 ont reconnu que les critères ESG ne génèrent que rarement des ventes à eux seuls, mais sont bien plus primordiaux pour la marque employeur.

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Jean-Patrick SAUVY, Président de l’entreprise POMMIER témoigne, dans le cadre d’un échange avec le club ETI IDF, sur l’apport de l’administrateur indépendant dans une entreprise.

Les Echos - 25 octobre 2022

L’association APIA, qui regroupe des administrateurs indépendants d’entreprise partout en France, vient d’ouvrir un neuvième bureau régional. Il couvre un vaste territoire comprenant le Grand Est et la Franche-Comté.

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